Ô Enfant, Ô innocence..

Quand j'étais enfant je rêvais

Je pensais à mon futur et avenir

Pour le réaliser, il fallait grandir

Rêver, penser , c'est ce que je pouvais.

Je voulais être adulte

Comme le sont mes parents

Le futur m'était attirant

Je croyais être juste.

Je ne voulais pas imiter

Je voulais être le moi

Le moi ayant tous ses droits

Je voulais grandir et j'insistais

Je ne possédais que des crayons

Je dessinais un futur brillant

Je faisais des petits échantillons

Je voyais un futur souriant

Je dessinais et coloriais

Tout en couleur, en rose

J'écrivais la poésie et prose.

Et le destin, de loin, riait

Pressée pour que le temps passe

Pour que je grandisse vite

Ignorant toute probable chute

Ignorant tout qui me tracasse

Je suis arrivée, j'ai grandis

Faite face au monde adulte

Là où je suis inculte

Ce n'est pas le paradis

Mes crayons de couleurs m'ont quitté

Le noir régnait de tout côté

Je n'y ai jamais douté

D'un tel avenir envoûté

Oui je suis dégoutée

Je veux mon enfance ratée

Je veux retourner, sauter

Je veux retourner, et tout quitter

En Grandissant, j'ai connu la vieillesse

La chute et la faiblesse

La trahison de la richesse

Le mensonge sans cesse

En grandissant, j'ai connu des gens

Par les masques, dissimulés

J'ai vu tous les défauts accumulés

J'ai connu le sacrement de l'argent

En grandissant, j'ai reconnu la mort

Je me suis demandé du réconfort

Oui, profondément, on dort

Oui, c'est bien notre sort

En grandissant, j'ai connu ma peur

Ma phobie , mon affolement

J'ai vécu de douloureux moments

J'ai senti cette hideuse douleur

En grandissant, j'ai connu ma peur

Ma pire peur de la fin

Sachant que tout est défunt

Je panique , j'ai peur

En grandissant, j'ai connu le deuil

Quand la mort toque la porte

Quand nos chers sortent

Quand la mort est au seuil

En grandissant, j'ai appris à dire

"Au revoir", à ce que j'admire

À m'attendre au pire

Mais J'ai oublié de vivre

En grandissant, j'ai regretté

Avoir voulu grandir

Ce n'est point ce que j'admire

Mon rêve d'enfant, j'ai jeté

Le petit enfant en moi

Crie de douleur et émois

Ce n'est point ce qu'il croit

Aujourd'hui il est proie

Le petit enfant pleure

Il agonise, il meurt

Il sent cette affreuse douleur

À dieu, enfantine douceur

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